Comme une pierre dans le ciel
Lorsque j’ai raconté à mes amis mon désir de sauter en parachute, tout le monde m’a encouragé mais je crois que j’ai eu droit aux réactions habituelles : « D’où sors-tu cette idée ? » « Tu retombes en enfance ? » Mais s’il fallait toujours prêter attention aux regards des autres, je ne ferais plus grand chose. Je me suis donc décidé de passer outre. Ca peut paraître inconcevable, pour mes proches qui connaissent ma sensibilité au vertige. Mais samedi dernier, j’ai effectué mon premier saut en chute libre. Je me suis rendu dans un petit aérodrome près de Narbonne, où j’ai fait la connaissance de mon instructeur : Julien, l’homme à qui j’allais confier ma vie. On s’est tutoyé d’entrée de jeu. Ca m’a plu de retrouver cette atmosphère conviviale et détendue. Ca m’a rappelé le côté festif que j’avais ressenti lorsque je me suis essayé au canyoning avec des professionnels l’an dernier. Michael m’a donné les instructions à suivre lors du vol. Rien de bien sorcier, puisqu’il fallait juste rester détendu au moment où je me retrouverais les pieds dans le vide à la sortie de l’avion et prendre la position dite de la banane (cambré en arrière, tête contre celle du moniteur). Puis nous avons passé nos harnaiset donné mes lunettes de saut avant de rejoindre l’avion, un petit Pilatus. Aucun siège ici, et la cabine était aussi vaste que ma douche. Mais tout ça était finalement sans importance, car deux minutes plus tard, l’appareil a quitté la terre ferme. Je prends l’avion presque chaque semaine, mais je n’étais pas encore monté à bord d’un appareil de ce gabarit, et avec le recul, c’est une expérience dont je me serais passé. Ca secouait sacrément à l’intérieur. J’ai senti la pression grimper avec l’altitude. A 1000 mètres, j’avais des papillons dans le ventre A 2500, mon coeur martelait à tout va.De temps en temps, Evan me demandait si j’allais bien, peut-être pas vraiment inquiet à l’idée que je décède d’un crise cardiaque. Après une trentaine de minutes de vol, Il nous a fallu 30 minutes pour rallier la bonne altitude. Benjamin a bouclé mon harnais au sien. Il a ouvert la porte et le vent glacial s’est insinué à l’intérieur. La peur, aussi. En-dessous de nous, des nuages.. Pas le choix, fallait y aller : je n’avais que seulement 10 secondes chrono pour sauter. J’ai pris position (la position dite de la banane), comme Matt me l’avait rappelé pendant le vol, et regardé le ciel bleu qui remplissait mon champ de vision en attendant le départ. J’ai eu la vague impression d’être un bébé orang-outan scotché à sa mère. Pendant les premières secondes, c’était la panique totale, on tournoyait dans tous les sens, mais pour finir, on est arrivés à se stabiliser. Une minute chargée à l’adrénaline. Le sentiment de liberté vraiment renversant. Le parachute s’est ouvert subitement. Le calme s’est soudainement installé. Jérôme m’a passé les commandes du parachute. J’ai commencé à tirer sur l’une et nous nous sommes mis à tournoyer sur nous-mêmes, ce qui m’a aussitôt rendu nauséeux. Du coup, j’ai préféré jouer sur notre vitesse en tirant les deux manettes, jusqu’à ce que l’approche du sol m’oblige à rendre les commandes. Pour finir, nous avons regagné le tarmac. Retour à la case départ. Je venais à peine d’atterrir qu’une seule pensée s’est immédiatement imposée : je devais à tout prix que je recommence. Si vous prévoyez de vivre cette aventure, je mets un lien vers la page qui m’a fait faire banzaï. Si vous rêvez de réaliser un saut Namur, voici le site où j’ai trouvé mon saut. Quentin m’a signalé que Il paraît le premier saut engendre une dépendance à l’adrénaline qu’il est difficile d’étancher avec un seul saut ! En savoir plus en suivant le lien sur le site du spécialiste reconnu de baptême de parachute.